Le mois dernier, les hybrides complets (HEV) ont, pour la première fois, dominé le marché des voitures neuves en France, alors que les immatriculations de véhicules essence se sont effondrées. S’agit-il du début d’une nouvelle ère électrifiée dans le pays ? Phil Curry, rédacteur en chef de contenu spécial chez Autovista24, analyse les derniers chiffres.
Le marché français des voitures neuves a poursuivi sa baisse en mars, les motorisations essence perdant leur position de leader pour la première fois.
Selon les données de la PFA (Plateforme automobile), les immatriculations ont chuté de 14,5 % au cours du mois, avec 153 844 unités livrées, d’après les calculs d’Autovista24. Cela représente une baisse de 26 180 unités par rapport à la même période en 2024.

L’année dernière, Pâques étant tombée en mars, la plupart des marchés européens avaient connu des reculs à cette période. Ces marchés s’étaient ensuite redressés en avril. Comparé à mars 2023, mois non perturbé, le marché français affiche une baisse de 15,8 %.
Cela signifie qu’avril pourrait également enregistrer un recul, confronté à un mois d’avril 2024 plus fort et à la période de congé de Pâques cette année.
Seuls les HEV et les hybrides légers (MHEV) ont affiché une croissance le mois dernier. Tous les autres types de motorisations ont enregistré un recul à deux chiffres, soulignant les difficultés actuelles du marché.
Au premier trimestre, les immatriculations sont en baisse de 7,8 % avec 410 085 véhicules livrés, soit 34 819 de moins que sur la même période en 2024.
Des circonstances changeantes
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce recul. De nombreuses immatriculations ont été anticipées en février, en raison des modifications des subventions pour les véhicules électriques (VE). Le seuil du malus écologique a également été modifié, pouvant décourager certains acheteurs.
Depuis le début de mars, le seuil d’émission de CO₂ pour déclencher un malus de 50 € a été abaissé à 113 g/km. Un supplément de 25 € est ajouté par gramme jusqu’à 117 g/km, puis 20 € par gramme jusqu’à 124 g/km. Ensuite, les pénalités augmentent progressivement jusqu’à un plafond de 70 000 € pour les véhicules émettant plus de 192 g/km.
Cela pourrait expliquer l’effondrement des ventes de véhicules thermiques en mars, alors que les constructeurs misent de plus en plus sur les MHEV au détriment des moteurs traditionnels. Reste à voir si cet impact se stabilisera au cours de l’année.
‘Cette chute du marché en mars était largement prévisible après les immatriculations anticipées en février liées à la réduction du bonus et à l’augmentation du malus. Nous devrions observer des tendances mensuelles plus stables à partir du mois prochain’, a expliqué Marie-Laure Nivot, responsable de l’analyse du marché automobile chez AAA Data.
‘En attendant, la baisse de 8 % au premier trimestre montre à quel point le marché reste déprimé, malgré l’électrification croissante des flottes.’
En plus des changements de subventions et du malus, le marché a aussi dû composer avec la période de leasing social. Durant cette période, les particuliers pouvaient louer un VE pour 100 € par mois ou moins.
Environ 50 000 foyers ont bénéficié de cette offre, qui a pris fin en moins de deux mois. Ces véhicules ont été livrés en février et mars, gonflant artificiellement les chiffres.
La fin de la domination de l’essence
Les changements de fiscalité pour les véhicules thermiques à fortes émissions ont probablement joué un rôle clé dans l’effondrement du marché en mars.
Les immatriculations essence ont chuté de 44,2 %, à 32 867 unités, soit une baisse de 25 995 véhicules. Leur part de marché de 21,4 % est en recul de 11,3 points par rapport à mars 2023.

Pour la première fois, l’essence est passée derrière les HEV et MHEV en volume et en part de marché. Contrairement à la majorité des marchés européens, la France distingue clairement ces deux types d’hybrides. Alors que les hybrides combinés dominent le marché global de l’UE, l’essence était encore leader en France grâce à cette distinction.
Les hybrides se rapprochent des volumes essence depuis 12 mois. Il reste à voir si les résultats de mars marquent un changement durable. Une chose est sûre : l’essence a perdu sa suprématie.
Au premier trimestre 2025, les immatriculations essence ont baissé de 34,1 %, avec 97 951 unités, soit 50 734 de moins. La part de marché est de 23,9 %, contre 33,4 % l’année précédente.
Les difficultés du ICE
Le diesel a également souffert : en mars, les immatriculations ont chuté de 52,1 % à 6 463 unités, son plus bas niveau. La technologie ne représente plus que 4,2 % du marché, en recul de 3,3 points.
Depuis janvier, les immatriculations diesel ont baissé de 45,6 %, à 18 126 unités. Sa part est tombée à 4,4 %, contre 7,5 % un an plus tôt.
Au total, essence et diesel ont perdu 45,6 % en mars, avec 33 029 unités de moins. Leur part de marché combinée de 25,6 % est désormais presque à égalité avec les VE.
Sur le trimestre, les motorisations thermiques ont chuté de 36,2 %, soit 65 946 unités en moins. Leur part de marché est tombée à 28,3 %, contre 40,9 % en 2024.
Les hybrides dominent
Alors que les ICE reculaient, les hybrides se sont envolés. Seuls les HEV et MHEV ont enregistré une hausse en mars.
Les MHEV ont progressé de 57,6 % avec 33 392 nouvelles immatriculations, soit 21,7 % du marché, en hausse de 9,9 points.
Les HEV ont grimpé de 29,8 %, avec 37 284 unités, représentant 24,2 % du marché, contre 16 % l’an dernier.
Sur le trimestre, les MHEV ont bondi de 73,9 %, avec 89 312 immatriculations, gagnant 9,9 points de part de marché.
Les HEV ont progressé de 29 %, à 94 955 unités, atteignant une part de 23,2 %, à seulement 0,7 point de l’essence. Cette part était de 16,5 % il y a un an.
Les VE en difficulté
Les immatriculations de véhicules 100 % électriques (BEV) ont reculé pour le huitième mois consécutif, en baisse de 14,7 %, à 29 261 unités. La part de marché a légèrement diminué de 0,1 point à 19 %.
Depuis janvier, les BEV sont en recul de 7,1 %, à 74 519 unités. Leur part est passée à 18,2 %, en hausse de 0,2 point grâce à la baisse des thermiques.
Les hybrides rechargeables (PHEV), en revanche, se sont effondrés : -49,1 % en mars avec 8 289 unités, soit une part de marché de 5,4 %, en recul de 3,7 points.
Sur le trimestre, les PHEV affichent la plus forte baisse : -49,2 %, avec 19 592 unités. Leur part tombe à 4,8 %, contre 8,7 % l’an dernier.
Électrification en demi-teinte
Combinés, les BEV et PHEV ont perdu 25,8 % en mars, avec 13 066 véhicules en moins. Leur part de marché de 24,4 % est juste 1,2 point derrière les thermiques, mais en recul de 3,7 points sur un an.
Sur le trimestre, les VE ont chuté de 20,8 %, soit 24 676 unités de moins. Leur part de marché de 22,9 % est en baisse de 3,8 points.
En ajoutant les HEV, le marché électrifié a dominé les immatriculations en mars. Mais la baisse des VE a conduit à une baisse globale de 5,7 %. Grâce aux HEV, la part du marché électrifié a atteint 48,6 %, en hausse de 4,5 points.
Sur le trimestre, le constat est similaire : baisse de 1,7 % des immatriculations électrifiées, mais domination du marché avec 46,1 %, en hausse de 2,9 points.
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